Je connais assez bien Philippe Lafitte pour avoir eu le plaisir de travailler avec lui dans la réclame où il officiait en tant que (très bon) directeur artistique -c’est à dire qui s’occupait des images. Et voilà douze ans déjà, que les images, il les a dessinées avec des lettres, qui ont formé des mots, qui ont tracé des phrases, qui ont donné naissance à Mille Amertumes*, son premier (très bon) roman.
Quatre livres plus tard, le revoici avec un nouveau texte** trépidant à souhait, à la croisée de deux mondes -Belleville et Shanghai ; une histoire d’amour sur fond de voyous, de chocs de culture, de bastons, de mensonges, de peaux douces comme des promesses, et de cicatrices jamais vraiment refermées, creusées à l’époque sombre d’Hô-Chi-Minh, et mille fois ravinées depuis. Un roman vif comme L’Homme de Rio (Philippe de Broca, 1964), sombre comme Roméo et Juliette (William Shakespeare, 1597) ; et tiens, puisqu’on parle de cinéma et de scène, Philippe, en ex (très bon) publicitaire qu’il est, a mis dans son roman un cadeau Bonux : de quoi faire un film jubilatoire et/ou une formidable série télé. C’est ce qu’on lui souhaite au plus vite.
*Mille Amertumes, éditions Buchet/Chastel, 2003. Ont suivi : Un monde parfait, Etranger au Paradis et Vies d’Andy (Le Serpent à plumes).
**Belleville Shanghai Express, Philippe Lafitte, éditions Grasset. En librairie depuis le 4 mai 2015.