Souvenez-vous. L’Incroyable vérité. Le Faux-coupable. Voici venu le temps des assassins. Justice est faite. Ascenseur pour l’échafaud. Souvenez-vous des meilleurs Simenon. Souvenez-vous de ces films ; de ces textes d’un réalisme cru, sauvage, terrible, où la main ne tremble pas lorsqu’elle tire, poignarde ou étouffe, où les remords de l’assassin ne l’étouffent pas toujours, pas tout de suite en tout cas, mais où le temps, comme une marée que rien ne peut empêcher de polir, de faire cloquer les surfaces et d’y faire apparaître les choses, les hontes et autres encombrants secrets ; eh bien le premier roman* de Mathieu Menegaux rejoint, un demi siècle plus tard, ses prestigieux aînés : cette famille d’histoires qu’on écoute ou qu’on lit sans vraiment y croire, mais qui finissent par s’instiller en nous et ne plus jamais, jamais nous quitter.
*Je me suis tue, Mathieu Menegaux, éditions Grasset. En librairie. (Merci à Fanny, Marie-Laure et Aurélie de la Librairie Payot de Lausanne, pour m’avoir fait découvrir ce texte).