Il y a des livres dont on devine immédiatement qu’on va les aimer. On les feuillette, on tombe sur une phrase, un court chapitre, un simple mot, et on se sent tout de suite bien – bien, comme dans une couverture chaude à l’aube d’un hiver.
Éparse*, le premier roman de Lisa Balavoine est de ces livres-là. De ce confort-là. De cet enchantement. C’est un livre que l’on peut prendre au hasard des pages, à l’envie de tel petit chapitre, comme on pioche dans une boite de chocolats (ah, la boite de chocolats dans Forest Gump mais qui n’a rien à voir ici), parce que Lisa Balavoine (qui n’a rien à voir, elle, avec le chanteur homonyme) l’a construit comme un puzzle, un ensemble épars de morceaux ce vie, d’émotions, de colères, de désillusions, de joies et de mille autres touches. Elle rassemble ses souvenirs qui télescopent les nôtres – c’est d’ailleurs extrêmement troublant de découvrir que ce qu’on croyait être nos souvenirs sont au fond ceux d’à peu près tout le monde. De s’apercevoir que nous ne sommes uniques qu’à nos propres yeux.
Et comme dans la vie, ces petits moments se rassemblent pour former le tout d’une vie, le récit d’une histoire d’amour qui, comme toutes les histoires d’amour, commence dans l’allégresse et s’achève dans l’ennui.
Il y a quelque chose de majestueusement mélancolique dans les petits bouts de verre du livre de Lisa, écrits pour la plupart comme des paroles de chanson (ceci dit, elle ne s’appelle pas non plus Balavoine pour rien), composés comme la bande originale de ceux qu’on aime et qu’on veut garder auprès de soi toujours. Vivement son deuxième livre !
*Éparse, de Lisa Balavoine. Éditions Lattès. En librairie le 3 janvier 2018.