[Kokoro]. Premier roman. Delphine Roux, amiénoise (ce qui me la rend immédiatement sympathique en souvenir de mes années de pensionnat au 146 boulevard de Saint-Quentin), est amoureuse du Japon. Elle nous y entraine dans les traces de deux orphelins, Seki, douze ans, et Koichi, quinze – leurs parents sont morts dans l’incendie du Théâtre de la ville. Et plutôt qu’un livre [hon] d’images de cet envoûtant pays, elle préfère visiter les âmes escarpées des deux orphelins, explorer les failles de leurs cœurs meurtris, et nous dessiner deux chemins : la fuite [nigeru] de Seki et l’immobilisme régressif de Koichi, deux façons de réagir, de survivre aux terribles deuils.
Construit en courts chapitres qui s’ouvrent chacun sur un mot japonais (traduit, rassurez-vous), l’écriture de Delphine Roux possède la délicatesse de la cuisine japonaise : des ingrédients simples au départ et une véritable explosion de saveurs à l’arrivée.
*Kokoro [cœur], de Delphine Roux. Éditions Philippe Picquier. En librairie depuis août 2015.