« Dieu est mort » (« Gott ist tot »), écrivait Nietzsche dans « Le Gai Savoir ». Et voici que 136 ans plus tard, le jour de Pâques, lors de la bénédiction urbi et orbi, à Rome, le bon pape François prononce trois autres mots terrifiants : « Dieu n’existe pas » (« Dio non esiste »).
C’est le point de départ du formidable, mais vraiment formidable, texte de Marc Augé, l’un de nos grands anthropologues : La Sacrée semaine qui changea la face du monde*, un texte brillant, drôle, et tellement humaniste ; une thèse jubilatoire pour une réinvention heureuse du monde. Dieu comme nous apparaissons petits à la lecture de ce livre, engoncés dans nos certitudes, perdus dans nos illusions.
Marc Augé nous offre une fable apostasique indispensable en ces temps de massacres au nom des religions. Un régal. Amen.
*La Sacrée semaine qui changea la face du monde, Marc Augé. Éditions Odile Jacob. 72 pages, ce qui est épatant.