À l’aéroport de Barcelone, de retour du lancement des « Las cuatro estaciones del Amor », j’achevai la lecture d’un livre papier (assez moyen au demeurant et qui ne sera donc pas chroniqué ici –à quoi sert de parler de ce qu’on n’aime pas ?), lorsque le départ de l’avion qui devait me ramener à Paris fut soudain retardé de plusieurs heures à cause d’une xième grève des contrôleurs aériens. Les passagers espagnols prenaient leur mal en patience, non sans railler les niños mimados de français.
Bref, Kildle fut là, et je pus choisir, un peu au hasard, un bon gros polar qui allait assoupir mon agacement.
Traquées1 est, selon Stephen King « un suspens exceptionnel, numéro un sur ma liste » – un tel jugement venant d’un tel monsieur permet de supposer que le livre n’est pas de la daube. Eh bien, ce n’est pas de la daube. C’est un excellent polar, dans les règles de l’art. Classique. Ultra efficace. Des bons à la dérive, mais avec retenue (on est en Angleterre), des méchants à la dérive, mais sans retenue (on est avec des anglais).
Un face à face terrible entre un professeur de psychologie atteint de Parkinson – malgré la quarantaine –, et un assassin d’une perversité jubilatoire, rarement lue.
Il est toujours difficile de parler d’un livre de ce genre sans prendre le risque de dévoiler trop de choses et donc de vous priver du plaisir de les découvrir vous-mêmes. Cependant, si vous aimez le genre, foncez. Robotham vous entrainera dans une histoire violente, désespérée et rédemptrice assez parfaite.
En arrivant à Paris, je n’en voulais plus aux contrôleurs aériens. Mais je sais maintenant comment, un jour, les zigouiller.
1. Traquées, de Michael Robotham. Lattès, collection Suspens & Cie, et Livre de Poche. En librairie depuis le 7 octobre 2009 (première édition).