Un été à la plage (5). En fait, Jean-Claude Laurent, l’auteur d’ « Opération Toutânkhamon* », c’est Jean-Claude Perrier et Laurent Lemire – duo de journalistes et écrivains reconnus. Et c’est drôle qu’ils soient deux, parce qu’en lisant leur (première) enquête de Louis Poirier, détective du passé, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’ils étaient Tintin et Astérix réunis.
Tintin pour l’enquête pleine de rebondissements, de traîtres, d’empoisonnements, de crimes inexpliqués, de mystères anciens et de princes aux abeilles d’or, et Astérix pour le décor, les pyramides, la beauté vénéneuse de Cléopâtre, l’architecte Numérobis (ici il se nomme Amenhotep), pour les noms rigolards à dormir dehors, comme Souppilouliouma Ier, pour le vin, la bière et les Jeux – autrement dit, un sacré mélange.
Et c’est dans ce cocktail épatant, fruit d’une recette pour le moins originale, que se situe toute la joyeuseté de ce texte truffé de choses très drôles et très fines, autour d’une enquête historique palpitante comme un bon vieux Philippe de Broca (on pensera à L’Homme de Rio, mais en Égypte du XVIè siècle avant JC), et d’une petite phrase, au hasard de la page 80, un peu plus sérieuse que les autres, et terriblement annonciatrice de la débilité criminelle de notre époque : « Le problème avec les Dieux, ce sont leurs prêtres, ceux qui interprètent ce qu’ils croient être leur volonté ». Bien vu.
* Opération Toutânkhamon, de Jean-Claude Laurent. Éditions Lattès. En librairie depuis le 2 mars 2016, à point pour la plage.