Alors évidemment, j’ai attendu que retombent les étoiles qui accueillirent ce premier roman, que s’éloignent les mots enthousiastes, encomiastiques même, comme souvent lors de l’apparition d’un inattendu premier roman (souvenez-vous du Fakir de Puertolas, de Bojangles de Bourdeaut, de La vraie vie de Dieudonné ou encore Le liseur du 6 h 27 de Didierlaurent), j’ai emporté le livre de l’autre côté de la mer et je l’ai lu entouré d’une langue étrangère. La Tresse tisse les portraits très émouvants de trois femmes, à la manière de trois nouvelles, et les relie à la fin, avec habileté, comme dans les nouvelles anglo-saxonnes, justement. Trois combats contre le mal fait aux femmes.
Il y a une naïveté qui tient de la bienveillance dans ce texte, et une bienveillance qui tient de l’espérance. C’est cette improbable crête qu’a suivie Laetitia Colombani, sans jamais verser dans le cucul ou la praline, comme le réussit formidablement bien d’ailleurs la série américaine This is us.
La Tresse est un joli film tourné avec des mots – ce qui n’est pas étonnant quand on sait que Colombani a déjà derrière elle deux longs métrages avec des images cette fois (À la folie… pas du tout et Mes stars et moi), un troisième en post-production et un nouveau roman en librairie depuis le 15 mai, que je lirai forcément quand vous l’aurez tous lu !
*La Tresse, de Laetitia Colombani. Éditions Grasset (2017), éditions Le Livre de Poche (2018). Cela n’a rien à voir, mais La Tresse est le 400 ème livre chroniqué ici.