Archive | mai, 2024

Retrouver l’amnios.

Voici Marie Sizun, une femme née en 1940, qui a donc passé les premières années de sa vie dans le boucan de la violence des hommes, qui a vu Armstrong poser son pied sur la lune, vu les feux, les plages et les pavés de 68, entendu la parole du corps des femmes, le génocide des Tutsis, la chute du Mur de Berlin, l’horreur du sida, la mort de Marilyn et celle de Romy Schneider, le 11 septembre à New York et le 13 novembre à Paris et qui, lorsqu’elle se met à écrire des souvenirs se souvient juste, se souvient simplement du 10 villa Gagliardini, le petit appartement de son enfance, des meubles dont les tiroirs enferment les souvenirs, de la joie malgré la fuite d’un père, des rires, des rires surtout, malgré la pauvreté et les bousculades du monde du dehors. 
C’est ce retour au ventre premier qui est le voyage empoignant de ce récit, un retour sur la pointe des pieds pour retourner à l’origine et, puisque le temps a pris son temps, a passé, s’y fondre et retrouver la paix.

*10, villa Gagliardini, de Marie Sizun, aux éditions Arléa, coll 1er mille. En librairie depuis le 4 janvier 2024.

Jeudi 23 mai 2024.

Après une matinée passée auprès des collégiens de Charles Eisen à Valenciennes, dédicace au Furet du Nord, toujours à Valenciennes, de 14 à 16 heures. Je viendrai avec un nouveau Bic.
(Merci à Julie pour la jolie photo ci-dessus).
Furet du Nord, 21 rue du Quesnoy, 59300 Valenciennes.

Mercredi 22 mai 2024 (après-midi).

Ch’ti pour deux jours. L’biloute reviendra causer d’sa Jocelyne et ses miyons. Retrouvailles à Saultain, au Café Littéraire crée par Lucie Pétrone dont j’ai l’honneur d’être le parrain (du Café, pas de Lucie). Ambiance garantie, Jupiler, Maroilles, Speculoos, ch’Nord, quoi.

12 h 30. Au restaurant L’Alsacienne au 1 avenue Henri Barbusse, 59990 Saultain. Réservation indispensable dit l’affichette.

Mercredi 22 mai 2024 (soir).

Je serai ce soir à la Librairie de la Commanderie au château de Ruesnes, pour vous parler des six livres qui m’ont le plus marqué et de celui écrit par ma chère Jocelyne.

Toute, toute première fois.

Il y a toujours une aimable tendresse dans le fait de s’emparer, découvrir un premier roman, chercher à en deviner le nouveau romancier derrière les mots et espérer qu’on l’aimera. 
Chaque premier livre est une immense promesse.
Celui de Rémi Baille raconte un été, un premier amour, une sauvageonne qui, sans atteindre la grâce d’une Manon des Sources en partage la soif de liberté, une crique aride, des hommes et des pêcheurs, un incendie, le feu qui dilacère quelques rêves. Si Les enfants de la crique, par la discrétion de son propos tient davantage de la nouvelle, il possède néanmoins des beautés assemblées autour d’une langue qui tend le cou, cherche à sortir les mots hors de l’eau, comme un noyé sa main, pour dire et montrer sa furieuse envie d’être un écrivain ; et c’est au fond le plus touchant dans ce livre : parvenir à survivre au feu du désir d’écrire pour laisser sur la plage d’une page les cendres de son passage.
C’est la promesse (réussie) d’un premier livre.

*Les enfants de la crique, de Rémi baille. Aux éditions Le bruit du monde. En librairie depuis le 4 avril 2024.

Samedi 18 mai 2024.

Besançon cette fois, à quelques encablures de la Suisse, là où quelques millionnaires aiment à dissimuler quelques millions, mais pas Jocelyne. Elle veut juste s’en défaire. On en parlera ce samedi, dès 14 heures 30.
Librairie Grand Forum, 18 place de la Révolution, 25000 Besançon.

Jeudi 16 mai 2024.

Et me revoici enfin dans la très joyeuse librairie Doucet du Mans, tenue par l’adorable Marie-Adélaïde, qui me soumettra à la question autour du retour cette fois de Jocelyne et de ses millions. Rencontre riche en perspective.
18 heures. Librairie Doucet, 66 avenue du général de Gaulle, 72000 Le Mans.

La réponse interdite.

Valérie est une femme et une auteure courageuses. Elle n’a jamais hésité à mettre la plume là où ça fait mal. Souvenez-vous. Emprise, qui traitait déjà des pervers narcissiques, de surcroît en Arabie, Sans titre, de la (fausse) valeurs de certains artistes, Des fleurs et des épines, de la délicate question de la GPA. La revoici, à l’heure bien avancée de #MeToo, à celle, assassine désormais, de la haine sur les réseaux sociaux, et du féminisme ultra-militant, avec un sujet explosif, une proche dystopie terrifiante, car pas si dystopique que cela : la parole d’une victime — elle a 14 ans, lui plus du double — et surtout l’avalanche de ses conséquences.
Mais voici que j’en dis déjà beaucoup et ne voudrais pas vous priver du plaisir de la découverte. 
Juste ajouter que Valérie est une femme et une auteure libres. Son livre en témoigne. Il ne prend qu’un seul risque. Et pas des moindres.
Celui de nous faire réfléchir.

*La question interdite, de Valérie Gans, aux éditions Une autre voix. En vente depuis le 15 septembre 2023.