C’est à la tenace passion de Carole Ravenne que l’on doit ce premier salon du livre de Saint-Germain-des-Près, « Des pages avant la plage ». Forcément très chic. Très Saint-Germain. Il sera bien agréable de rencontrer autant d’auteurs vivants sur cette place où l’on a plutôt pour habitude d’y enterrer les artistes.
En ce qui me concerne, j’ai serai le dimanche 30 de 10 à 16 heures.
Aimée, la mère d’Agathe, meurt d’une crise cardiaque. Agathe, 34 ans, découvre alors chez sa mère des lettres d’hommes et des bijoux. Aimée était très aimée. Et très gâtée. Les bijoux sont signés Van Cleef & Arpels et valent leur pesant de cacahuètes. Agathe, du nom d’une pierre, cherche alors à rencontrer ces généreux amants donateurs de bijoux, espère peut-être que l’un d’eux est son père. Elle pénètre le monde fascinant des bijoux. Celui moins fringant des hommes. Et voilà qu’elle rencontre un bel belgo-indien. On est alors page 228 — car tout cela prend du temps —, elle pense : « J’aimerais tant cesser d’être prudente » et, page 263, elle cesse enfin d’être prudente : « Elle presse alors finalement légèrement la main d’Ashok avant de se tourner vers lui ». À la fin, elle a un papa, un amant, et se dit, page 285, la dernière du livre, qu’elle « est au début d’une magnifique histoire ». Bref, à l’heure des livres militants, féministes, anti-truc et muche, Carat* est un délicieux ovni.
*Carat, de Marie Charvet, aux éditions Grasset. En librairie depuis le 3 avril 2024.
Après une soirée bien arrosée de mots et de Bandol (voir ci-dessous), une grasse matinée paresseuse, de 10 h à 12 h, dans la très chaleureuse librairie Mille Paresses d’Hélène et de Pierre-Yves au Pradet.
10 à 12 heures. Librairie Mille Paresses, 201 avenue de la Première DFL, 83220 Le Pradet.
Et voilà qu’une amie lectrice m’offre la trilogie de Jean-Claude Izzo, Total Khéops, Chourmo et Soléa. À la faveur d’un déplacement à l’étranger, heures d’attente dans les aéroports, j’ouvre le premier tome * et tombe immédiatement sous le charme violent de l’écriture, l’incandescence de Marseille, l’urgence de vivre ou en tout cas de ne pas mourir. Voilà que je replonge dans tout ce que j’aimais chez Lawrence Block et plus tard chez Michael Connelly (des débuts), un vrai roman noir, roman comme dans littérature et noir comme dans âme humaine. Voilà que je découvre un héros comme on les aime, c’est-à-dire pas du tout un héros, mais un homme avec ses clopes, sa bibine, son immense amour des femmes et son incapacité bouleversante à en garder aucune, un flic qui tiendrait à la main son cœur comme une arme. Et c’est déchirant. Quant à ceux qui préfèrent le côté policier du roman noir, il y a des meurtres pourpres et un viol bien moche, une immondice sur l’immondice des hommes.
Retour à Bandol chez la délicieuse Anne-Laure Bonnange et sa librairie au joli nom, Les Mots Passants, refaite de fond en comble et que nous allons inaugurer ce samedi, après une joyeuse séance de dédicaces, avec des rires, des bons livres et du Bandol.
Dès 16 heures. Librairie Les Mots Passants, 303 avenue du 11 novembre, 83150 Bandol.