Il y aurait tant à complimenter de ce livre*. Le style. L’audace de l’histoire. Le portrait décapant d’un certain Marat atteint d’une maladie jamais vraiment diagnostiquée (on a parlé de lèpre, de psoriasis, de dermatite herpétiforme ou même de syphilis) qui l’obligeait à des bains de souffre, d’où la baignoire du tableau de David, le corps mort, poignardé, la plume à la main droite, la lettre en train d’être écrite dans la main gauche, enfin, vous connaissez. Une intrigue et une maîtrise époustouflantes. Mais surtout, un livre dans lequel on lit, page 90 : « Les veines [ du poignet ] étaient fines sous la peau transparente. Il fut ému de caresser cet entrelacs bleuté, la plaine tendre des suicides », ne peut pas être un mauvais livre.
*Le dernier bain, de Gwenaële Robert. Collection Les Passe-Murailles dirigée par Emmanuelle Dugain-Delacomptée, éditions Robert Laffont. En librairie depuis le 23 août 2018. Prix Terre de France.