Ne confondez pas Mikaël Ollivier avec Michel Oliver, fils du grand chef Raymond Oliver, trois étoiles au Grand Véfour, encore que, avec Apprendre à marcher aux enfants*, Mikaël Ollivier mérite lui aussi trois étoiles. Voici un livre rare, plein de cette grâce qu’on rêve de découvrir en regardant sous la couverture. Un livre où toutes les phrases semblent parfaites, comme autant de portées mozartiennes.
Mikaël Ollivier nous apprend, en quinze chapitres, à aimer les parents, et surtout les pères. Les pères perdus, quand les enfants grandissent. Les pères nostalgiques des ébats furieux du début. Les pères tentés par les tentations qui surgissent au moment où on ne s’y attend pas. Les pères effarés qui sont dépassés par leur progéniture. Les pères promeneurs de vilains petits Bouledogues français. Etc. Quinze succulents chapitres, tour à tour drôles, graves, bouleversants – qui nous habitent longtemps encore, le livre refermé.
Voici donc une des succulentes surprises en ce mois de janvier, au milieu des mastodontes pas toujours digestes qui débarquent en librairie ; un texte frais, créatif et délicieux, comme l’étaient le pintadeau Jean Cocteau et le Coulibiac de Colette du grand Michel Oliver. L’avantage avec Mikaël Ollivier, c’est qu’il n’y a pas besoin de réserver. Le livre vous attend dans toutes les librairies. Excellente dégustation.
*Apprendre à marcher aux enfants, de Mikaël Ollivier. Éditions Le Passage. En librairie le 14 janvier 2016.