Autopsie signifie précisément voir de ses propres yeux. Par extension : disséquer un cadavre pour tenter d’y trouver les causes de la mort. Dans cet Autopsie d’un drame1, après l’épatant Anatomie d’un scandale2, Sarah Vaughan s’attaque à cette terrible suspicion de maltraitance d’enfant. Un suspens formidablement bien troussé, ainsi que les anglaises en ont le secret. Une mère dépressive, un bébé qui arrive aux urgences avec un important traumatisme crânien, des incohérences dans l’emploi du temps, une enquête de police, doutes, soupçons ; comme d’habitude, il faudra attendre la fin pour que la mécanique du drame se révèle. En disséquant le roman, j’y ai aussi vu ce qui lui causait un peu de tort. Pourquoi diantre l’enquêteur (en l’occurrence la pédiatre) doit-il lui aussi avoir connu un drame comparable à celui mis en scène, un passé hanté par les mêmes suspicions ? C’est lourd, inutile, et surtout ajoute 150 pages à un livre déjà fort copieux (440 pages, corps 12). D’autant que le passé de Liz (la pédiatre) n’éclaire en rien le présent de Jess (la maman soupçonnée de maltraitance). Ce n’est que mon modeste avis, à prendre avec des pincettes sans doute puisque selon celui de Paula Hawkins, auteur de La fille du train3, il s’agit ici d’un livre « Captivant, intelligent et intense » ; enfin, vous verrez… par vos propres yeux.
1.Autopsie d’un drame, de Sarah Vaughan. Éditions Préludes. En librairie le 10 mars 2021.
2. Anatomie d’un scandale, éditions Préludes (2019) puis Livre de poche (2020).
3.La fille du train, le best-seller de Paula Hawkins chez Pocket.