Et voilà que le directeur commercial de chez Grasset, un esprit admirable, une personne rare, m’emmène dans la réserve, s’empare de ce roman* et me le tend en disant : Lis-ça, c’est formidable. Renseignements pris, il s‘agit du premier roman d’une jeune actrice, scénariste et réalisatrice qui, comme souvent avec les premiers livres, revient sur ses origines. Basques, en l’occurrence. D’où le titre.
Cette évocation poétique d’une citoyenneté de l’endroit où l’on est, est le cœur même du livre puis que Marie Larrea (comme la réal, la réalisatrice, écrit-elle de son nom) se découvre fille adoptée de deux parents eux-mêmes abandonnés.
D’où et de qui sommes-nous ?
C’est alors qu’elle décide de remonter le torrent de son histoire, comme les saumons, mais si eux y vont pour se reproduire, Larrea y va pour ne surtout pas reproduire l’incertitude et la démission, mais apprendre à y être une fille et une mère — deux soi à jamais simples.
Mais la vraie, la grande, la magnifique nouveauté est du côté de l’écriture. Un style d’une vivacité enivrante, des mots virtuoses, probablement élevés à toutes les passions d’Espagne. Un ton qui annonce triomphalement la naissance d’un magnifique écrivain. Bienvenue !
*Les gens de Bilbao naissent où ils veulent, de Maria Larrea. Éditions Grasset. Rentrée littéraire. En librairie le 17 août 2022. (Merci Jean-Marc !).