Vous faisiez quoi en… ?
Auto-interrogation.
1960.
Naissance à Valenciennes (Nord).
1973.
Écrit « J’aimerais sortir avec toi » sur une serviette en papier à l’adresse d’une certaine Jeanne. Prend son premier râteau d’auteur.
1978.
Publie un article dans Le Monde le jour de ses 18 ans.
1979.
Le bac, d’extrême justesse.
1982.
Entre dans la réclame.
1989.
Obtient les plus grandes récompenses mondiales dans la réclame.
1999.
Est toujours dans la réclame.
2004.
Se fait renvoyer de l’agence qui l’emploie et, indécrottable, crée le lendemain une agence de réclame.
2009.
Se décide à écrire une phrase un peu plus longue que « Sans eau la beauté se fane » pour Caudalie par exemple ou « Tueur de rides » pour Sephora et ça donne son premier roman. L’Écrivain de la Famille (Lattès, 2010).
2011.
12 janvier au matin : sortie de son premier roman.
12 janvier au soir : il n’est pas tombé dans les pommes.
En 2011, L’Écrivain de la famille gagne cinq prix littéraires : Prix Marcel Pagnol, Prix Carrefour du premier roman, Prix Rive Gauche à Paris, Prix Coeur de France, Prix Méo Camuzet du premier roman. (Mais il reste dans la réclame).
2012.
1er février. Sortie de son second roman (qui deviendra le deuxième l’année suivante) : La Liste de mes envies.
Le livre est vendu à 12 pays avant sa parution. 35 à ce jour dont, rarissime, l’Angleterre et les Etats-Unis. Un livre qui fait dire à l’indéfectible homme de réclame qu’il est : Delacourt, c’est une sacrée bonne femme.
A l’été, le livre dépasse les 300.000 exemplaires.
Les 400 .000 à Noël.
Les 500.000 le printemps suivant.
Mais sa femme affirme qu’il rentre toujours dans ses Converse.
2013.
Le 23 janvier, seul en scène au Ciné 13 Théâtre, Mikaël Chirinian interprète avec succès Jocelyne Guerbette (et six autres personnages du roman) dans une mise en scène d’Anne Bouvier.
Pendant ce temps là, Didier Le Pêcheur prépare activement le tournage du film (premier clap le 15 avril), avec Mathilde Seigner et Marc Lavoine dans les rôles de Jocelyne et Jocelyn.
Le 20 mars, sortie de La Première chose qu’on regarde, son troisième roman, toujours chez Lattès.
Le livre est très attendu. Forcément, après un succès, on se demande.
Et aussi parce que dans le livre, il y a Scarlett Johansson et que là, on veut voir.
2014.
La Liste de mes envies a dépassé le million d’exemplaires.
La pièce passe la 300 ème.
Le film fait une jolie carrière.
La Première chose qu’on regarde atteint les 140.000 exemplaires (avant sa parution au Livre de Poche) et lui vaut quelques bisbilles avec Scarlett Johansson.
Mais quel bonheur d’être poursuivi par une aussi jolie personne.
Il perdra deux ou trois euros mais, et c’est le plus important, le roman sortira indemne.
Et le revoilà, fin août, avec On ne voyait que le bonheur, son roman le moins éloigné de lui ; jeté comme une quille dans la violence de la rentrée littéraire. C’est un malade. Mais bon, il continue la réclame. Et ses tours de tête et de chevilles n’ont toujours pas changé.
2015.
On ne voyait que le bonheur a figuré sur la liste du Goncourt, raté d’un cheveu (qu’il a plus courts que ceux de David Foënkinos) le Goncourt des Lycéens.
La Liste de mes envies continue en librairie et au théâtre où il passe la 500 ème (et commence à rapporter un peu d’argent au Trésor Public). Mais il est toujours dans la réclame.
Ceci dit, ses doigts ont toujours la bougeotte, et le voilà qui nous pond Les Quatre saisons de l’été qui sortent à l’aube de l’été, au début de mai.
Ah, et il achète enfin ces Converse couleur moutarde qu’il lorgnait depuis longtemps.
2016.
On souffle un petit peu.
Pas de nouveau livre cette année, mais un long temps d’écriture pour un roman prévu en janvier prochain.
En octobre, La Liste de mes envies monte sur scène à Montréal, dans une nouvelle adaptation de Maryse Warda.
La Première chose que l’on regarde est acheté par un célèbre producteur anglais – et on peut subodorer que Scarlett J. ne sera pas au casting.
Cependant, il persiste toujours dans la réclame même si les méchants (Google, Facebook et compères) sont en train de gagner (et dire qu’on disait de « 1984 » que c’était de la science-fiction).
Enfin, après de longues recherches, il déniche des Converse fluo.
Une excellente année, en somme.
2017.
2 janvier. Sortie de Danser au bord de l’abîme, toujours chez Lattès.
Au début d’avril, alors que la neige commence à fondre à Québec, il y est Président d’honneur du Salon International du Livre, et c’est un authentique honneur pour lui, cet honneur.
En juillet, il passe le pont d’Avignon et découvre avec bonheur l’adaptation théâtrale d’On ne voyait que le bonheur justement, avec l’immense Grégori Baquet et l’infinie Murielle Huet des Aunay – créée au Théâtre Actuel.
L’Écrivain de la Famille sort en Allemagne où il figure dans le top 10 des meilleures ventes.
La rentrée est calme, alors il en profite pour écrire un court roman pour l’an prochain et, comme la réclame est, elle, plus que calme, il n’a pas son petit bonus de fin d’année qui lui permettait jusqu’ici de s’offrir une nouvelle paire de Converse.
2018.
28 février. La femme qui ne vieillissait pas arrive en librairie. Un conte réaliste sur le rêve de beaucoup de femmes (dont lui). Fin juin, six mois après sa sortie au Livre de Poche, Danser au bord de l’abîme s’est déjà écoulé à près 100.000 exemplaires, alors il s’autorise une coupette de champagne.
2019.
Dans le très sérieux magazine Lire, Baptiste Liger écrit: « Mon Père révèle une force littéraire que l’on n’imaginait pas forcément chez l’auteur de La Liste de mes envies« . Dans Le Figaro Littéraire, Mohammed Aïssaoui enfonce le clou: « Un roman littérairement de toute beauté » et Stéphanie, du blog Saginlibrio, y va carrément: « Grégoire Delacourt est magistral ». Franchement, ça lui fait plaisir tout ça, au petit gars qui vient, dans la douceur inattendue de ce mois de février de publier Mon Père – qui ne parle pas du sien, mais de tous les pères. De leur amour pour leurs enfants et de leur incapacité parfois à les protéger.
2020 (période virus).
Le voilà qui arrive chez Grasset avec un nouveau roman, Un jour viendra couleur d’orange (merci Aragon), à paraître le 19 août. En attendant, il passe la plupart de son temps de l’autre côté de l’Atlantique, dans le pays de la « fille assise sur la voiture » où ils marchent beaucoup, émerveillés, mais depuis le confinement, il se balade plutôt dans son salon. Avantage : il n’use pas ses Converse.
En juillet, il aurait dû être en Avignon pour assister à la création, sur la scène du Théâtre Buffon, de La femme qui ne vieillissait pas. Mise en scène de Tristan Petitgirard et sur scène, Françoise Cadol. Putain de virus.
2021 (période virus, suite).
Le confinement a donné un texte (pas sur le confinement, dieu merci), qui devrait paraître au début du quatrième trimestre. Un truc écrit en pyjama, donc assez intime. Il a d’ailleurs trouvé des Converse curieuses, dans une sorte de velours mou, couleur caramel joyeux, d’un authentique confort de pantoufles, précise-t-il, pour le jour où il sortira présenter son nouveau livre.
Le 29 septembre, le livre parait en librairie. Il a pour titre L’Enfant réparé. Un texte, dit-il, écrit les mains dans les ronces.
2022.
Une année calme. Une infection à la Covid-19 au début de l’été, si légère qu’il ne s’en est même pas aperçu. La découverte des séries Succession et Yellowstone, qui le laissent muet pendant plusieurs jours. Trois paires de Converses usées à la corde au hasard de ses très nombreuses promenades. Et l’écriture d’un roman bref qui devrait paraître au printemps prochain. L’année d’un Enfant réparé, en somme.
2023.
L’année commence en fanfare sur les planches du Lucernaire pour trois mois à Paris où s’est installée Françoise Cadol dans le rôle de La Femme qui ne vieillissait pas. Reprise prévue en, septembre, toujours à Paris, à la Comédie Bastille. Elle se poursuit avec la sortie le 1er mars d’Une nuit particulière, chez Grasset, et, dans la foulée, la parution au Livre de Poche de L’Enfant réparé avec une postface, dit-on, bouleversante. Et puisqu’on parle de foulée, on parle de pieds, donc de chaussures, fatalement de Converses. Simili cuir vert foncé cette fois, lacets dingues.
2024.
À croire que L’Enfant réparé a fait de lui un « adulte guéri » car voilà que notre gaillard s’en revient à ses premières amours avec l’inattendue et bienvenue suite de sa fameuse Liste, La Liste 2 mes envies (chez Albin Michel cette fois, le 17 avril) et que ce roman drôle (et quand même un peu bouleversant) lui donne des envies de légèreté, de printemps et de fleurs. Par ailleurs, L’Enfant réparé a inspiré Autopsie d’une photo de famille, mis en scène pour le théâtre par Vincent Dussart. Et cette même année, on retrouve sa lumineuse (il ne peut pas s’empêcher de faire un bon mot) Nuit particulière au Livre de Poche.