De quoi 2021 est-il fait ? Eh bien voilà. Ce qui devait arriver arrive : les livres sur le confinement écrits pendant le confinement. C’est Ariane Ascaride qui s’y colle cette fois*, sous la forme de lettres adressées à feu son père, rédigées pendant le premier confinement (mars-avril 2020). Une sorte de journal intime épistolaire où l’on n’apprend rien de plus que ce qu’on a tous vécu, tous ressenti (solitude, absence de l’autre, énervement contre Sa Majesté Macron et Consorts, espérance de lendemains qui chantent, etc, etc). Jusque là, bof. Mais ce qui est intéressant, comme toujours, ce sont les lignes entre les lignes. Les liens compliqués d’une fille avec son père, la douleur de du vide, qu’on a certes tous plus ou moins connu, mais racontés ici par une fille d’immigré italien qui a gardé ses illusions d’un monde d’avant, tendance égalitaire, entre le kolkhoze et Auroville. C’est ce qui est assez touchant finalement et vaut la lecture agréable de ce Bonjour Pa’. Cette désillusion-là.
*Bonjour Pa’, de Ariane Ascaride. Éditions du Seuil. En librairie le 21 janvier 2021.