À deux lettres près du premier, Bussi est, en 2016 et selon Le Figaro, le deuxième auteur le plus vendu en France. On ne peut que saluer une telle performance de la part d’un géographe et professeur à l’Université de Rouen, mais surtout d’un vrai chic type – à croire que pour toucher autant de lecteurs, il est plus efficace d’être sympa. Et d’avoir une bonne histoire*. Celle-ci par exemple, bien que, et cela n’engage que moi, je l’ai trouvée un peu longuette (comme aurait dit ma mère), qui est une histoire parfaitement troussée de vengeance corse.
Une jeune fille survivante d’un accident de voiture qui fit trois morts, ses parents et son frère, revient vingt-sept ans plus tard à l’endroit du miracle (miracle d’avoir survécu, je veux dire) et, comme toujours, comme un film qu’on rembobinerait, le passé revient et avec lui son lot de surprises, rebondissements et autres désillusions.
Le Temps est assassin (quel beau titre), au-delà de son côté thriller, son côté « page-turner », est aussi une histoire forte de femmes et de désirs, un drame de la jalousie, qui s’expose au soleil brulant, provoquant et sensuel, avant de disparaître, dans la même seconde, dans la moiteur de l’insondable maquis.
Un parfum acide comme l’aurait été L’Enfer (1964) de H.G. Clouzot s’il lui avait été donné d’achever son film.
* Le Temps est assassin, de Michel Bussi. Éditions Presse de la Cité. Et Pocket, n° 16938.
Ah, et pour ceux que cela intéresse, Michel et moi sommes invités ce mercredi 17 mai dans l’émission « Dans tes rêves », sur France Inter à 12h15.