(Ce qu’on fait) au nom de Dieu.

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Rien que les pages 236 à 241, pour la terrifiante et si dramatiquement humaine réaction de Kian aux outrages dont a été victime Raha sa promise dans un bazdachtgah, un centre de détention au cœur du Ministère de l’Intérieur, valent ce livre*. Mais rassurez-vous. Les 433 autres pages méritent aussi le détour.
Bienvenue donc, en Iran. Ses élections truquées de juin 2009. Sa jeunesse en colère, place Azadi. Ses insultes faites aux femmes. Ses tchadori – la police du code vestimentaire. Et au milieu de ce chaos, Raha, jeune étudiante en architecture, idéaliste : « Il n’y a pas de Dieu, Hossein. Je ne crois pas en Dieu. Si jamais j’y ai cru, j’ai arrêté quand j’ai atteint un âge où je pouvais voir ce que ce régime faisait en son nom » ; Raha qui va demander justice pour la profanation qu’elle a subi, dans un pays où les femmes n’existent pas, ou si peu. Un texte ample, courageux, beau ; et qui restera désespéré tant qu’on ne pourra pas se relever à l’endroit même où on est tombé.

*Azadi, Saïdeh Pakravan, éditions Belfond. En librairie depuis janvier 2015.