Charles Draper dirige une entreprise de déménagement à Paris.
Charles Draper a installé sa femme (enseignante à temps plein, actrice à temps libre), et ses charmants enfants à la campagne.
Charles Draper passe donc pas mal de temps entre les deux : dans les trains.
Charles Draper pense que sa femme le trompe parce qu’elle trouve beau le bedon du voisin musclé, et le sien bedonnant.
Charles Draper est alors obsédé par son apparence, son corps, sa panse particulièrement, et dépense son énergie, son temps en salles de gym, magazines de gym, gélules de gym, potes de gym, mais Charles Draper ne mincit pas.
Charles Draper devient un homme aigri alors que sa femme est de plus en plus belle.
Charles Draper est convaincu qu’elle n’est plus seulement amoureuse d’un autre (le voisin aux plaquettes de chocolat), mais de tous les autres.
Charles Draper n’a, unfortunatly, de Don Draper que l’homonymie du nom et, par conséquent, ne comprend pas que c’est à l’intérieur que ça se passe. À l’intérieur que se situe la beauté qui peut faire vaciller certaines femmes.
Et lorsque Mathilde Draper est choisie pour interpréter le rôle principal dans un film, Charles Draper apparaît alors comme il est réellement, et ce n’est pas très beau.
Charles Draper est un court roman* qui ressemble à ces petits films noirs de Woody Allen, pour les uns, brillants, malins, agréables, pour les autres un tantinet agaçants dans leur façon de zigzaguer pour aller droit – à l’instar de L’homme irrationnel.
Ce qu’est, au fond, Charles Draper.
*Charles Draper, de Xavier de Moulins. Éditions Lattès. En librairie depuis le 10 février 2016. Et au cinéma en ce moment, Tout pour être heureux, d’après son roman Un coup à prendre paru au Diable Vauvert en 2010.