Selon notre bon Wikipedia, le citronnier est « un arbre à feuilles persistantes, oblongues et lancéolées, à limbe nettement articulé avec le pétiole non ailé. Il peut vivre environ 80 ans ».
Selon Samantha Barendson, il est un papa qui a vécu 32 ans, qui a crépité lorsqu’on a fait de son corps des cendres « qu’on dépose dans la terre du jardin – d’une maison argentine –, comme un engrais (…) et qui deviendra une fleur, une herbe ou même un arbre » (page 37).
Mon Citronnier* est le livre d’une femme à la recherche de son père, Francisco Barendson, italien, retrouvé mort dans une chambre d’hôtel à Buenos Aires, à cause d’un radiateur au gaz défectueux, en compagnie d’un collègue de travail ; une femme à la recherche de qui fut son père qu’elle n’a pas connu, lui si beau, si élégant, qui aimait tant les jolies femmes.
Alors bien sûr, il n’est pas question de dévoiler ce qu’elle va découvrir et qui, au fond, n’est si important que ça, il ne s’agit pas d’un incroyable « cliffhanger », non, ce qui est intéressant ici, c’est la gravité détachée avec laquelle Barendson mène son enquête.
C’est dans cette distance que se trouve la grâce fragile du livre, cette poésie telle que l’avait un jour défini un poète canadien avec lequel je participais à une table ronde à Montréal : « La poésie ne s’explique pas, elle se soupçonne. » C’est le mot que je cherchais. Mon Citronnier est un texte sur le soupçon. Un soupçon bienveillant – ce qui est rare. Cela s’appelle l’espoir.
*Mon Citronnier, de Samantha Barendson. Édition Lattès. En librairie le 11 janvier 2017.