Dans la foulée de sa réinvention littéraire chez Albin Michel avec le jubilatoire La police des fleurs, des arbres et des forêts (octobre 2019) que j’avais ici loué, voici Sous le parapluie d’Adélaïde*, une sorte de préquel du précédent, tout aussi divertissant puisque Romain reprend tout ce qui a fait le charme du premier. Le style, d’une malicieuse naïveté. L’intrigue, joliment désuète. Et surtout le rebondissement digne de nos plus grands auteurs populaires : Gaston Leroux, Stanislas-André Steeman, Maurice Leblanc et Agatha Christie dans ses grands crus.
Nous voici quelque part en France, dans les années 20. Dans la ville de M. C’est le matin de Noël, la foule assiste au spectacle de la crèche (pas d’âne cette année, on comprendra pourquoi si on a lu le précédent). Et surtout un crime. Des mains noires sur un cou blanc. Une femme est étranglée au milieu de la foule. Personne n’a rien vu. Entre en scène une intrépide avocate de 20 ans qui va se lancer dans cette enquête avec la foi d’un Rouletabille et la finauderie d’une Miss Marple.
Avec cette nouvelle aventure, Romain nous régale et nous cueille une fois encore car derrière son apparente joyeuseté se terre une gravité qui donne toute sa force et sa noblesse à ce qui n’aurait pu être qu’une nouvelle aventure de la Bibliothèque Verte.
*Sous le parapluie d’Adélaïde, de Romain Puértolas. Éditions Albin Michel. En librairie depuis le 30 septembre 2020.