Voilà un texte comme on les aime. Un vrai roman noir. Comme Jack Vance avec son Méchant garçon. Comme Lionel Shriver avec Il faut qu’on parle de Kevin. Frédéric Viguier met ici en scène Yvan, un garçon immature (dit-on) très vite accusé du meurtre d’un enfant du quartier à cause des petites mensonges des uns et des autres, notamment de sa mère, principalement à propos d’une collection de boites de camemberts (ce qu’on appelle la tyrosémiophilie). S’ensuit la perverse fabrication d’un coupable, incapable de se défendre, obsédé qu’il est par l’envie de faire plaisir, d’obéir, jusqu’à se mentir à lui-même pour avoir la paix.
Aveu de faiblesses* est un court roman jubilatoire, formidablement écrit, qui nous file un tas de claques – la surprise, la colère, l’injustice, l’espérance – avant de nous asséner une monstrueuse baffe. Étourdissant.
*Aveu de faiblesses, de Frédéric Viguier. Albin Michel (2017), Le Livre de Poche (2018). Prix Charles Exbrayat 2017.