Quel bonheur dans le bruit furieux du monde de trouver des pages de silence, comme des îles.
La Terre se tait* est un magnifique recueil de poèmes de l’immense Anise Koltz, découverte à Luxembourg alors que je m’y rendais avec l’ami Stéphane Giardina pour y délivrer notre lecture musicale. La pureté et la simplicité de ses courts poèmes m’en rappellent certains de Jean Follain – et celles et ceux qui ont lu La première chose qu’on regarde savent à quel point Follain est important pour moi. J’ai donc plongé en apnée dans ces mots beaux comme Il pleut sur la pluie/Il neige sur la neige ou, Sous les paupières des garçons/commencent à se déshabiller/les princesses des mille et une nuits. Je sais que la poésie n’a pas toujours bonne presse, mais quand le monde parle aussi joliment, on fait silence autour de lui. Et on écoute.
*La Terre se tait, d’Anise Koltz. Collection Graphiti, éditions PHI, co-édité par L’Orange Bleue Éditeur. En librairie depuis octobre 1999.