Alors que tant de mots inondent le monde, des mots d’épines, de haine, d’injures et de mépris qui écorchent et griffent et mutilent ce qui fait la grâce d’être des êtres humains, il est impérieux, ai-je envie de croire, de se plonger dans le silence, d’écouter d’autres sons, comme celui d’un cœur qui bat, d’une impatience, d’un chagrin, d’un effroi, d’entendre celui d’un voyage, d’un exil, de la perte, d’une naissance — de tout ce qui nous unit et nous réunit un jour.
Là où vont nos pères* est l’immense livre de ces tumultes muets et de tous nos voyages. Pour une heure oublions X, Instagram, TikTok et laissons le silence nous faire écouter notre propre cœur.
*Là où vont nos pères, de Shaun Tan, aux éditions Dargaud. En librairie depuis le 1er mars 2007. Prix du meilleur album, Fauve d’or Angoulême 2008.