Il y a quelque chose d’extrêmement touchant en découvrant le nouveau roman* de Lorraine Fouchet : c’est son impérieux besoin de sauver ses personnages.
Sans doute cela vient-il du fait qu’elle fut longtemps médecin urgentiste au Samu, qu’à ce titre elle vit des vies qui s’écoulaient goutte à goutte par la plaie d’un mauvais coup de couteau, violemment, dans la carcasse broyée d’une automobile ou, moins spectaculairement, dans un souffle qui s’épuisait ; toujours est-il qu’il semble désormais que, devenue écrivain – et quel écrivain ! –, elle ait envie que tout finisse bien pour chacun, qu’elle n’ait plus jamais à dire à bientôt à un patient, qu’elle s’efface, discrètement, aimablement, en nous sachant le plus heureux possible. Le plus vivant possible.
Ainsi donc, c’est dans les livres maintenant qu’elle sauve les gens, qu’elle panse leurs douleurs, efface leurs chagrins.
Les Couleurs de la vie sont une magnifique palette de sentiments où la tendresse le dispute à la joie, où les couleurs se mêlent, se mélangent pour faire apparaître ici une rédemption, là, une retrouvaille, et toujours un immense amour de la vie.
Voici donc l’improbable et joyeuse rencontre entre Kim, 27 ans, groisillonne, et Gilonne (féminin de Gilles) vieille antiboise ; entre elles, Côme, qui n’est pas tout à fait ce qu’il prétend.
Mais je n’en dirais pas plus ; je vous laisse découvrir les épatantes surprises du livre, et elles sont nombreuses.Vous allez voir. Avec Lorraine, la vie commence à l’eau et finit toujours au champagne.
*Les Couleurs de la vie, de Lorraine Fouchet. Éditions Héloïse d’Ormesson. En librairie le 30 mars 2017. À redécouvrir, l’excellent Entre Ciel et Lou, qui vient de paraître au Livre de Poche. Et, s’il vous plaît, lisez J’ai rendez-vous avec toi, l’un des plus beaux livres d’une fille à son père.