Voici un très joli premier roman. Le long voyage retour d’un homme sans prénom, dans le temps léger de son adolescence et de ses premiers pas d’homme. Marc Pondruel (il a sans doute longtemps possédé la Carte Jeune et/ou un Pass Interrail) nous entraine à Lille, à Niéville (ville imaginaire), à San Francisco, Moscou, Budapest, à Paris ; dans le cœur aussi d’une Nina, dans l’absence d’un père qui aimait la même chanson de Dylan que lui, dans la voltige triste d’un certain Witold, dans les affres de ces amitiés que le temps ronge. Il nous fait plonger dans la mélancolie amère de la perte de ces années qui firent de nous des adultes, des désillusionnés déjà. Il en naîtra un homme grave. Et beau.
Et ça, c’est sucre, comme il dit.
Le Voltigeur, Marc Pondruel, éditions Lattès. Sortie le 28 août 2014. (Un coucou en passant, à Fatia Guelmane et Claire Silve).