Sylvie a l’âge de Sophie. Mais contrairement à Sophie (l’auteur) qui est la joie de vivre incarnée1, Sylvie (le personnage), est le mal de vivre incarné2. Alors, après la mort de son père veuf – qui fait mentir l’idée que les femmes vivent bien plus longtemps que les hommes –, Sylvie, sans enfants, sans mecs qui bandent pour elle (sic), sans joie, décide de se suicider le jour de Noël, dans son bain, après avoir descendu une ou deux boites de cachets et pourquoi pas un p’tit verre.
Pour supporter les quelques semaines qui séparent sa décision de sa résolution, elle décide d’aller voir un psy qui est beau comme un mec dont elle rêverait qu’il bande pour elle (sic). Le psy la met à l’épreuve : faire quelque chose qu’elle n’a jamais osé faire, faite quelque chose qu’elle trouve répréhensible, se faire sauter par le premier mec venu (ce qu’elle n’a jamais osé mais qui n’est pas répréhensible).
Et voilà notre Sylvie qui goûte à la vie, y reprend goût, surtout avec un p’tit verre – même plusieurs –, au moment même où la date fatidique approche.
Bien sûr, nous sommes dans un conte, une amabilité à la Capra (décidément, il est loin d’être mort celui-là), quelque chose qui lorgnerait du côté de Grande dame d’un jour, saupoudré d’un peu de parfait mauvais goût : « J’ai une telle masse capillaire que même un cancer n’en viendrait pas à bout » (page 11).
Joyeux Suicide et Bonne Année3, c’est un conte de Noël en mai. Un petit cadeau au moment des impôts, ça ne se refuse pas.
- Auteur, journaliste, scénariste et mère indigne épanouie.
- « Je suis damnée. Condamnée à ne jamais plaire. (…). J’ai mal partout, je suis cassée comme un vélib coincé sous un camion-poubelle. » (Page 11).
- Joyeux Suicide et Bonne Année, Sophie de Villenoisy. Éditons Denoël (quand on vous parle de conte de Noël). En librairie depuis le 2 mai 2016.