Un écrivain français résident à New York revient sur la Côte d’Azur à l’occasion des 50 ans du lycée international Saint-Exupéry où il a non seulement fait ses études, où il est tombé amoureux d’une jeune fille jusqu’à l’obsession, mais où il s’est surtout rendu coupable d’un crime. Des travaux prévus sur le campus risquent de mettre à jour la tragédie. Et puisqu’à la même époque, la jeune fille a disparu, le roman* déroule alors sa trame à la recherche de la vérité.
Là où le propos pour moi fait mouche c’est que, délaissant les figures d’une enquête sur un crime, Guillaume Musso, laisse Thomas, l’écrivain du livre, mener l’enquête sur lui-même. C’est-à-dire sur le pourquoi du comment un état amoureux peut faire de soi un assassin, puis un lâche, puis un véritable salaud. La jeune fille et la nuit devient alors l’histoire d’un homme qui découvre le fils qu’il a été, ou pas, et dresse un portrait touchant d’un écrivain qui s’écrit et qui va, armé de son « Bic Cristal à tente centimes et de son bloc-notes à carreaux Seyès » (page 419) jusqu’à réécrire l’histoire pour lui donner une plus jolie fin ou, en tout cas, plus conforme à son humanité. C’est cette réflexion sur cette manipulation autour de soi-même qui donne à ce seizième roman de Guillaume toute son implacable densité.
*La jeune fille et la nuit, de Guillaume Musso. Aux éditions Calmann-Lévy. En librairie depuis le 24 avril 2018. Parution prévue en poche le 21 mars 2019. Son nouveau roman, selon le site de son éditeur, paraîtra le 2 avril.