Dans leur nouvel opus, superbement mis en scène par Giuseppe Liotti, Marc Trévidic et Matz vont enchanter les adeptes de la parité dont je fais partie (mais de grâce, qu’elle soit aussi salariale), puisqu’ils racontent la violence et la terreur commises cette fois par un groupe de femmes au nom d’une idéologie dont l’appellation même continue à faire débat chez nos bien impuissants gouvernants1 — mais nous sommes là pour parler de livres.
Les fiancées du Califat2 donc, se lit comme on regarde Tehran, comme on revoit Caliphat, comme on se surprend, impuissant et effaré, à découvrir avec quelle froideur et quelle efficacité l’horreur peut être commise. « Et puis les mécréants ne se méfient pas des femmes, écrivent les auteurs, (page 18). N’est-ce pas toi qui m’a dit qu’il fallait utiliser les points faibles de nos ennemis ? ». Mission accomplie, avec ce brillant scénario dont la créativité des attentats fait froid dans le dos.
1. « La France s’est mise dans un processus de soumission invraisemblable, elle s’humilie piteusement alors que personne à ma connaissance ne le lui demande, et surtout pas de s’humilier de cette façon wokienne, s’agenouiller dans la boue, se couvrir la tête de cendres, déchirer ses vêtements, se taillader les veines », déclare Boualem Sansal dans une interview au Figaro le 12 novembre 2012, à la veille des commémorations des attentats du 13 novembre.
2.Les fiancées du Califat, de Marc Trévidic et Matz, illustré par Giuseppe Liotti, aux éditions Rue de Sèvres. En librairie depuis le 6 janvier 2021.