Avec son chapeau, Paul Vacca est très chic. Il habite un coin chic où il a Sorj Chalandon pour très chic voisin. On imagine leurs discussions chics, dans leurs jardins ensoleillés, dès le printemps : merde fais gaffe, les saucisses crament ; quelqu’un a-t-il pensé au rosé, putain ! parce qu’au-delà de ce qu’on imagine, Paul et Sorj sont d’efficaces bons vivants (on ne peut d’ailleurs pas aussi bien écrire si on n’aime pas la vie). Bref. J’ai rencontré Paul parce qu’il venait de rencontrer L’Ecrivain de la famille. Il fut le premier auteur à m’écrire ce qu’il en pensait, et depuis, nous nous lisons avec bonheur.
Quand j’ai découvert La Petite cloche au son grêle, son premier roman, mes rares poils sur les bras se sont hérissés. J’ai eu soudain froid et chaud et les baisers de ma mère m’ont atrocement manqué et les rires et la vie et tout ce qu’on aime parce tout ce qu’on aime s’en va un jour. Paul a écrit une magnifique histoire d’enfance, de madeleines, d’élégantes cicatrices qui portent si bien leurs noms.
Et pour rester fidèle à sa réputation chic, « La Petite cloche » a obtenu le très chic Prix du Cercle Littéraire Proustien de Cabourg-Balbec.
Le Livre de Poche. Disponible depuis mai 2013. Merci en passant à Carine Fannius. De Paul Vacca également : Nueva Königsberg (Philippe Rey, 2009) et La Société du hold-up (Mille et une nuits, 2012).