Un titre chrétien à la Gilbert Cesbron — Le courage des innocents*. Une quatrième de couverture qui résume le livre par une phrase du Talmud — Qui sauve une vie sauve l’humanité toute entière. Un frère qui part à la recherche du sien, balloté de foyers en familles d’accueil, puis de ses frères humains en Ukraine. Un trafic d’enfants ukrainiens kidnappés par les russes car, comme l’écrit Véronique, page 274, « Pour Poutine, le territoire, c’est l’enfant. C’est l’enfant que l’envahisseur prend et qu’il s’approprie, c’est l’enfant qu’il rééduque et transforme ». Un héros tour à tour zadiste, écolo, militant, humanitaire, qui finit par croire à ce verset de Jean (3-16), où il est question du grand amour de donner sa vie pour ceux qu’on aime… Si ce n’était pas Véronique Olmi qui tenait la plume d’un tel roman on pourrait croire à une guimauve, mais voilà : son grand talent de romancière transforme l’eau de rose en or, la colère en espérance, et parvient à nous mettre le nez dans nos lâchetés sans jamais nous juger. Juste en nous aimant. Ce qui est un authentique tour de force.
*Le courage des innocents, de Véronique Olmi, publié par les éditions Albin Michel. En librairie depuis le 21 août 2024. En lice pour le Prix Interallié.