L’été (celui qui rime avec vacances) semble commencer ici. Davantage de gens, de toute la côte Est, qui viennent goûter à l’immobilisme rassurant de l’île. C’est celui d’une Amérique ancienne, calme et tellement aimable, loin de l’énergie tachycardique de New York, par exemple.
Vu Dike Bridge (ci-dessous), hier, sur l’île de Chappaquiddick ; ce pont d’où l’Oldsmobile de Ted Kennedy plongea dans l’eau en juillet 1969. Le sénateur réussit à s’extirper de l’auto, laissant, dit-on, Mary Jo Kopechne se noyer.
Sinistre histoire qui ne nous dévoilera jamais assez l’étendue du mal possible chez l’homme (ou la femme) et dont Val McDermind nous apporte encore une fois la preuve cinglante avec son Lignes de Fuite*. Une histoire qui commence par un enlèvement d’enfant, sous les yeux de sa mère ; un début kafkaïen à souhait. S’ensuivent 430 pages (98% en Kindle) de surprises, bonds et rebonds, de fausses pistes, d’émotions, de trahisons. Une plongée amusante aussi, dans le monde d’une starlette de la téléréalité.
Mais au fond, l’enlèvement du début n’est qu’une métaphore de tout ce qu’on doit finir par enlever de soi, faire disparaître faux-espoirs, faux-amis, faux-culs – et Dieu sait que c’est si difficile -, pour trouver la paix. La paix ou, en tout cas, cette toute petite chose qui permet enfin d’apprécier sa vie.
*Lignes de fuite, Val McDermind. Éditions Flammarion. En librairie depuis le 18 mars 2015, et en… Kindle.