Le fils de Woody Allen se nomme Jesse Eisenberg – ou Mark Zuckerberg dans l’épatant Social Network, ou Mike Howell dans le trop sous-estimé American Ultra ou encore Bobby dans le cannois en diable Cafe Society réalisé par son papa. Acteur brillamment désinvolte, le voici dans un rôle d’écrivain, un costume qu’il endosse avec la désinvolture d’un acteur, et qui accouche, non pas d’un nouveau rôle au cinéma, mais d’un auteur dans la vraie vie. La dorade me donne le hoquet1 est un livre de chroniques tantôt hilarantes (foncez lire page 96 : « Un échange de mails avec ma petite amie, détourné à un moment donné par ma sœur aînée, étudiante travaillant sur le génocide bosniaque » ou, page 111 : « Mes notices médicales telles que rédigées à charge par mon père »), tantôt amères (savourez, page 255 : « Ces sourires qui font croire à votre cerveau que vous êtes heureux »).
Un livre à poser près de soi et à saisir en cas de coup de mou, comme un antidote à la sinistrose ambiante, la bêtise crasse des casseurs, bref avec un esprit parfaitement allenien (mais dans un corps beaucoup plus vif), Jesse Eisenberg incarne le vrai talent avec… talent.
Ce qui n’est pas franchement le cas de cette chute, désolé.
1.La dorade me donne le hoquet, de Jesse Eisenberg. Éditions Lattès. En librairie depuis le 6 avril 2016.