Les Prix de l’hiver.

Voici qu’après huit plus que formidables romans noirs, Olivier Norek nous livre un roman blanc. Blanc comme neige. Comme froid. Comme Finlande. 
Comme mort blanche.
Voici qu’un auteur de « genre » sort de sa ligne, flirte avec un autre genre, comme Romain Gary avant lui, ou Pierre Lemaître, ce genre qu’on nomme littérature (comme si, ce qu’il avait écrit jusqu’ici n’en était pas !). 
Et voilà qu’avec son écriture encore plus puissante qu’auparavant, encore plus ample, plus poétique aussi, plus magnifiquement cruelle, il nous raconte les 98 jours de la guerre d’hiver 1939 — qui vit trois millions de finlandais résister à cent dix millions de russes. 
Il nous raconte la vaillance héroïque et muette de soldats oubliés et parmi eux, la naissance d’une légende, un enfant de l’âge d’un tueur, un sniper hors pair, Simo Häyhä, surnommé la Mort Blanche, dans un roman hypnotique, brûlant et glaçant à la fois.
Un merveille.
Comme un diamant de neige.
Alors forcément — et c’est là une vraie raison de se réjouir —, les jurés des Prix d’hiver* ne s’y sont pas trompés, acceptant enfin qu’on puisse être un auteur qui navigue d’un genre à un autre, un véritable écrivain, en somme, un homme de surcroît absolument charmant fidèle depuis toujours à une Maison qui ne figure jamais sur les listes de Prix, alors oui, je prie pour qu’Olivier décroche la timbale.
Ce serait mérité. 
Inspirant.
Indiscutable.

*Les Guerriers de l’hiver, d’Olivier Norek, aux éditions Michel Lafon, (en librairie depuis le 29 août 2024) figure sur la liste du Goncourt, du Renaudot et du Malraux.