Au vu de son traitement, l’idée de Reste* tient probablement davantage de la nouvelle que du roman, mais quelle idée : L’amant d’une femme meurt et elle veut juste garder son corps auprès d’elle, ne pas le rendre à sa femme à laquelle elle décide d’écrire* pour lui narrer la situation.
Je ne peux pas ne pas penser à ce que déclarait inversement Cocteau à la mort de Radiguet : Il était si beau que j’ai toujours su que je devrais le rendre.
Bien sûr nous sommes chez Adeline Dieudonné (qui avait émoustillé le tout Saint-Germain-des-Prés il y a cinq ans avec La vraie vie), donc dans une certaine provocation dont la brutalité se révèle souvent poésie, et c’est sans doute là son grand talent. Mais pourquoi alors se défigurer d’inepties si peu drôles comme Je suis prête à parier mon clito (page 217) et, rebelote deux pages plus loin, Je parierais mon clito et mes tétons, qui sont assez antithétiques d’un amour fou. Mais peut-être suis-je devenu un vieux schnock.
*Le livre est construit en deux parties. Première lettre et Deuxième lettre.
**Reste, de Adeline Dieudonné, édité par L’Iconoclaste. En librairie depuis le 6 avril 2023.