Marc est peuplé de fantômes. Outre Lauren Kline, le premier fantôme qui le rendit célèbre*, son œuvre en est habitée d’un autre. Son père. Grand résistant, on le retrouve en personne dans Les enfants de la liberté. Plus tard, en personnage romanesque dans Toutes ces choses qu’on ne s’est pas dites – un papa revient vingt ans après sa mort, pour parler avec sa fille. Il en est de même dans ce nouveau roman, Ghost in Love**, où, cinq ans après son décès, un papa revient à Paris voir son fils pianiste pour lui confier une mission : mélanger ses cendres, pour les unir dans l’éternité, avec la femme qu’il a profondément aimée, qui n’est pas sa mère, et qui vient de mourir à San Francisco. Et voilà nos deux compères partis pour un dernier voyage persillé de péripéties dignes d’un bon vieux de Broca où la bonne humeur le dispute à la vraisemblance car, et on en rêve dès le début, tout finira bien et l’amour triomphera. Mais derrière cette comédie romantique, joyeusement écrite, truffée de clins d’œil à d’anciens titres, Marc se sera hasardé à répondre à la question que le personnage pose au début du livre : « Dis, Papa, c’est quoi être un père ? ».
Et c’est sa réponse, la véritable âme du livre.
*Et si c’était vrai…, éditions Robert Laffont (2000) puis Pocket (2001 et régulièrement réédité). Prix Goya du premier roman.
** Ghost in Love, de Marc Levy. Éditions Robert Laffont/Versilio. En librairie depuis le 14 mai 2019.