Comme un coquillage, approchez ce livre de votre oreille. Vous entendrez des cœurs qui battent et se battent, une mitraille de 1936 ; des mots qui s’entrechoquent, du langage sans filet, du vocabulaire d’utopies, des mots d’amour qui n’en parlent pas ; vous entendrez des sons nouveaux, sortes de boutures d’espagnol et de français ; la voix de Georges Bernanos, son indignation contre la guerre civile espagnole, et surtout contre l’immense silence approbateur de l’Église ; vous entendrez une parole de lumière, une parole de ténèbres ; vous entendrez un très grand livre, une musique de guerre et de paix ; une Salvayre, comme un opéra jubilatoire.
Pas pleurer, de Lydie Salvayre, éditions du Seuil. En librairie. Et Prix Goncourt 2014 depuis le 5 novembre.