Voici un texte incroyable*. Hallucinant, même.
L’histoire d’un enfant de 6 ans qui voit son père buter (vrai flingue, vraie tête qui explose, vrai sang) un automobiliste qui le bloque sur un pont ; ce même père qui lui enseigne (preuve à l’appui) que « le mal est plus fort que le bien », et qui finit par devenir pire que lui.
L’histoire d’un gamin qui se retrouve au Vietnam – les pages qui concernent cette période sont plus monstrueuses que tout ce que le cinéma nous a montré à ce sujet, de Deer Hunter à Apocalypse Now. L’histoire d’un homme qui deviendra un cador de la mafia puis un cocaïne cowboy pour le compte de Don Ochoa et d’Escobar. Qui connaîtra autant de putes que de millions de dollars. Fréquentera, entre autres, l’acteur James Caan dont on dit qu’il n’aurait plus du avoir de nez avec tout ce qu’il s’y enfilait (page 584), Manuel Noriega, dictateur vérolé, dont les doigts (et autre chose sans doute) aimaient à fouiller les petites filles de 10 ans (page 644), et cent autres curiosités humaines encore. Bref, tout cela serait de la rigolade si tout cela n’était pas absolument vrai. Ce qui rend ce témoignage indispensable.
*American Desperado, Jon Roberts et Evan Wright. Editions Le Livre de poche. En librairie.