Sur la quatrième de couverture, il est écrit que Vincent est « autiste Asperger et qu’il dessine et écrit pour se libérer ». J’ai croisé Vincent au hasard de quelques salons du livre où sa longue silhouette semblait flotter d’auteur en auteur et son sourire immense éclairer les heures. Je l’ai vu parfois en compagnie de l’hemingwayien Serge Joncour* qu’il salue au début de ce petit livre, comme « le fidèle tonton spirituel qui cherche le soleil tous les jours de ta vie ». Et puis je l’ai retrouvé à Rennes, où je rencontrais des lecteurs dans la très belle librairie du Failler, là où il m’a donné cet opuscule. Mémoires enfouies de Coco-Beach** fait partie de ces livres qui parlent de celles qui nous manquent à jamais, dont on n’a jamais vraiment eu le temps de se repaître de toutes les odeurs, de se gaver du moelleux des bras, de la douceur de la voix. Les mamans. Et dans ce très court texte, à la faveur d’un tiroir ouvert dans la chambre de ses parents, le narrateur retrouve « de tout » : un crayon papier de forme 4, un pistolet noir en plastique, un roman de… Serge Joncour, un sachet de Pailles d’Or framboise et surtout un album photo. Des photos vont jaillir les souvenirs, les plages de la Réunion, une enfance enfouie et belle, un chant d’amour à jamais fini pour « celle que le vent porte une dernière fois ». Lire Vincent Larnicol, c’est rêver un instant et c’est surtout lui permettre de s’envoler, alors allez-y.
*Serge Joncour est l’auteur du très réjouissant et grave L’Écrivain national, Flammarion 2015 et tout récemment de Repose-toi sur moi, Flammarion toujours, août 2016, Prix Interallié 2016.
**Mémoires enfouies de Coco-Beach, de Vincent Larnicol. Éditions Édilivre, paru en juillet 2015.