Voici l’histoire* de Sophia L. (non, ce n’est pas Sophia Loren), racontée par Frédérique D. (oui c’est Frédérique Deghelt) parce que la première ne souhaitait pas que son histoire lui soit connue en tant qu’elle est la sienne, mais en tant qu’histoire. Un peu comme si Catherine D. (oui, l’actrice) voulait raconter son histoire mais sans qu’on sache que c’est la sienne et demanderait donc à une « plume » de la signer à sa place. Ceci dit, je me dis qu’un bon pseudonyme aurait évité bien des circonvolutions et en même temps on ne peut que se réjouir tant l’écriture de Frédérique D. est allègre et pimpante même si elle est aussi parfois bien bavarde.
Mais, à y penser de plus près, cette histoire de fausse identité de l’auteur, ou en tout cas d’identité cachée, procède de l’idée même de ce Celle qui fut moi. Car Sophia L., actrice de très grande renommée, est convaincue d’avoir un double, en l’occurrence une vie antérieure et c’est celle-ci qu’elle va tenter de retrouver, en passant par le Brésil, la Martinique, un orage tropical, en compagnie d’un capoéiriste, d’un Japonais maître de l’art du Kintsugi, bref dans un décor digne d’un bon Philippe de B. (alias de Broca). Frédérique D. signe un roman faussement joyeux sur l’idée que nous aurions peut-être plusieurs vies, au moins deux. Mais dans ce cas, laquelle est la plus belle ?
*Celle qui fut moi, de Frédérique D. Éditions de L’O. En librairie depuis le 9 mars 2022.