Cet été, lors d’une signature avec le Camion qui livre du Livre de Poche, je m’aperçus que de nombreuses lectrices se ruaient sur les romans de Lucinda Riley, et notamment sa saga des Sept sœurs. Je me renseignai et appris qu’elle en avait vendu plus de vingt millions d’exemplaires (ce qui fait rêver l’auteur et le fisc). Aussi, je ne pus m’empêcher de vouloir y voir de plus près et lus le premier tome, Maia**.
En Suisse, un homme très riche et un brin mystérieux meurt. Il avait adopté six filles, six sœurs donc — la septième n’ayant jamais été trouvée (je ne spoile rien, c’est écrit page 11) — et laisse à chacune un testament dans lequel il dévoile (en tout cas à Maia) des indices lui permettant de comprendre son histoire et retrouver ses origines. Voilà donc Maia partie en Amérique du Sud à la recherche de son passé et de sa famille originelle.
Oui, il y a des bons sentiments à la pelle, de l’amour courtois et pudique, des réconciliations et des larmes, des hommes toujours assez beaux, des femmes toujours très belles ; on est chez Minnelli, chez Lean, dans le roman(tique) talentueux, avec du souffle, de l’allure et surtout, une formidable efficacité.
Pendant la lecture (longuette je le confesse, 660 pages — et ce n’est que le premier des sept tomes), je n’ai pensé à rien d’autre. Ni à la débile violence de nos députés ni au retour outre-Atlantique de l’homme à la peau orange, et je comprends que vingt millions de personnes aient envie de s’évader de ce monde hyper moche pour se repaître d’un peu de tendresse humaine, et, vu la façon dont tournent les choses, je vous jure que je vais lire toute la saga.
(Pour la petite histoire, Lucinda Riley est décédée à 56 ans et ça, c’est vraiment nul).
*Je ne suis pas très jeux de mots, mais cette fois ci, c’était tentant.
**Les sept sœurs, Tome 1, Maia, de Lucinda Riley. Publié chez Charleston en 2015 et au Livre de Poche en juin 2020.