Rentrée littéraire 2017. Summer est un prénom, celui d’une jeune fille de dix-neuf ans qui disparaît un été, un jour de pique-nique au bord du lac Léman, dans les fougères, les arbres, dans le vent et dans l’eau ; personne ne sait. Summer est l’histoire de Benjamin, que la disparition de sa grande sœur va obséder pendant vingt-cinq ans, jusqu’à la dépression, jusqu’à l’hallucination. Summer est la peinture d’un monde perdu (ou alors, je ne l’ai jamais trouvé) où tous les hommes sont riches et ont le torse large et bronzé et toutes les femmes sont belles et ont des jambes interminables et bronzées.
L’image de couverture de Summer ressemble à celle d’un thriller. Les mots de la quatrième de couverture aussi.
Et pourtant.
Monica Sabolo s’empare d’un sujet vieux comme le monde du roman d’aventure : la disparition. Mais au lieu d’en mener la huit cent sept millionième enquête (quoique La fuite de Monsieur Monde, de Simenon, La balade entre les tombes, de Block, restent des merveilles absolues), elle nous emporte ailleurs – comme Virgin Suicides avant elle, comme Pique-nique à Hanging Rock. Elle nous entraîne dans une poésie désenchantée, nous plonge dans une incapacité à laisser tout à fait l’enfance derrière nous pour enfin grandir, et nous offre une incroyable musique de mots qui, justement, peuplent l’absence.
Car il n’est jamais question de retrouver ce qu’on a perdu, mais de savoir ce qu’on a vraiment perdu. Et Monica l’a trouvé.
Cela s’appelle l’innocence.
*Summer, de Monica Sabolo. Éditions Lattès. En librairie le 23 août 2017. Deuxième liste du Goncourt 2017.