Si les retrouvailles sont une valse, les souvenirs, un pas de deux, les règlements de compte amoureux sont un tango. Philippe Besson, orfèvre des mots, dentellier des sentiments, l’a bien compris en écrivant cette impeccable partition pour deux. Ils se sont perdus. Ils se retrouvent. Ils avancent. Reculent. S’attirent et s’effraient. Parce que si l’amour s’évapore parfois, le désir, lui, est indélébile. Sa pièce, mise en scène par Patrice Kerbrat, est une coda envoutante. Jean-Pierre Bouvier (que j’embrasse au passage) est magnifique, puissant, brisé ; Frédéric Nyssen, gracieux, fragile, dangereux. Allez-y*. Allez écouter les mots d’un bel écrivain habillés de deux grands acteurs.
*Au Théâtre du Petit Montparnasse, jusque fin novembre (allez, allez, on réserve). Le texte de la pièce est paru chez Julliard, en juin 2014.