Voici un étonnant petit voyage* sur les traces du premier timbre français, avant cela c’était le destinataire qui payait sa lettre : le Vingt centimes noir — dont le nom évoque ces ambiances mystérieuses à la Maurice Leblanc ou Gaston Leroux. Mais point de mystère ici. Au contraire.
Avec la mélancolie rock qui le caractérise, Jean-Michel Weil nous invite au voyage dudit timbre depuis 1849, date de sa naissance, à aujourd’hui où il tombe enfin entre la mains d’un philatéliste qui l’espérait désespérément. En quelques chapitres écrits à l’économie comme au dos d’une carte postale, Weil nous remémore 173 ans d’histoire, la grande comme la minuscule, et nous rappelle à quel point on ne tient finalement pas beaucoup plus de place qu’un pauvre timbre sur Terre. À moins, bien sûr, que l’on fasse de notre vie une magnifique lettre.
*Le voyage du vingt centimes noir, de Jean-Michel Weil. Éditions Édilivre. En librairie depuis le 28 mars 2022.