Rentrée littéraire 2015. J’ai découvert Isabelle Sorente il y a 728 jours avec son époustouflant 180 jours. Elle revient avec un roman* torrentiel (l’adjectif m’est inspiré d’elle, page 375) ; un fleuve virtuose sur nos failles que certains prédateurs décèlent, voient à travers nous, avant nous, et qu’ils se délectent d’agrandir jusqu’à les rendre abyssales pour pouvoir y enfouir nos hontes, nos peurs, et, contre nous, retourner contre nos forces cachées – celles là mêmes qui appartiennent à l’homme noir, « (…) pas enveloppé de noir. Il n’avait pas la peau noire. Il était le noir, voilà ce qu’il était, le bloc d’antimatière, le trou dans le décor, le supplice éternel ».
La Faille est un roman féroce et lucide dans lequel on dégringole par la grâce d’une écriture tourbillonnante, brillante, qui nous hypnotise ; une écriture dense, comme un arythmie, dans laquelle notre souffle s’épuise à vouloir remonter. Une histoire d’eau, écrit Sorente, que tourmentent des trames souterraines. Voici donc l’histoire de l’emprise et de la chute de Lucie Scalbert, « la plus belle fille du lycée, avec un je ne sais quoi de dingue dans le regard », racontée par son amie Mina Liéger.
Vérifiez votre oxygène. Plongez. Et laissez vous dériver.
*La Faille, Isabelle Sorente. Editions Lattès. En librairie depuis le 2 septembre 2015.