Dans ses derniers romans*, Lorraine avait pour habitude (une vieille habitude de médecin urgentiste sans doute), de sauver, puis de réparer ses personnages.
Cela rendait ses histoires simplement belles.
Cette fois ci**, outre une histoire de filiation, dans la veine des précédentes, et qui nous balade de Rome à Paris en passant par sa chère île de Groix et quelques jolies boîtes aux lettres, c’est dans les remerciements me semble-t-il que se trouve la clé de cette enchanteresse « Poste restante à Locmaria » : Papa, si ton cœur n’avait pas flanché si tôt, je n’aurais pas fait médecine pour sauver les autres papas. Un autre confrère aurait rédigé le certificat de Marguerite Duras. Vous seriez venus me voir à l’île de Groix, maman et toi. Tu aurais arpenté la lande avec ta canne. Mais tu n’es pas là. Alors une fois de plus, j’ai imaginé un papa. Je suis devenue fille à papas.
Car cette fois ci, c’est elle-même qu’elle répare et sauve au travers de son personnage de Chiara, laquelle, sur l’île de Groix, recherche son père. Ou peut-être ses pères.
Ce qui en fait une histoire très délicate, et très belle.
*Entre ciel et Lou (2016) et Les Couleurs de la vie (2017), tous deux publiés chez Héloïse d’Ormesson et au Livre de Poche.
**Poste restante à Locmaria, de Lorraine Fouchet. Éditions Héloïse d’Ormesson. En librairie depuis le 5 avril 2018.