« Un chef d’œuvre d’une beauté absolue » a écrit le Corriere della Sera à propos du Colibri*, ce à quoi, Il Folglio, le quotidien milanais, a ajouté : « Le nouveau roman de Sandro Veronesi est arrivé et il nous sauve la vie ». Difficile de passer après de tels mots.
Le colibri, c’est le surnom donné à Marco Carrera, le personnage principal de cet incroyable roman, car, comme l’oiseau, il dépense toute son énergie à voler pour rester sur place, à s’arrêter dans le monde et dans le temps et parfois même à retrouver le temps perdu. Ce n’est même pas moi qui le dit, c’est Luisa, son amoureuse inaccessible, qui tiendrait davantage de l’hirondelle tant ses coups d’ailes à elle l’emportent loin du présent, loin de Marco et dont la distance qui les sépare permet à chacun de faire une vie sans l’autre. Quelle bouleversante idée que cet amour d’une vie qui se croise dans jamais se heurter.
Le colibri, c’est la fantastique saga d’un homme dans le monde, dans son couple, sa paternité, son métier, ses amitiés. Un homme attachant et détaché à la fois. Une sorte de héros comme on ne l’imaginait plus.
Et comme un bonheur ne vient jamais seul (comme les emmerdes d’ailleurs), Sandro Veronesi s’en donne à cœur joie dans l’écriture, la construction et le style de ce roman unique et tellement jubilatoire. Ici se croisent la tragédie et la passion, la mort et la joie, l’humour et l’amour. Quel bonheur de lecteur.
Je ne sais pas si c’est un « chef d’œuvre d’une beauté absolue », ce genre de mots s’usent vite, mais c’est assurément l’un des meilleurs bouquins que j’ai lus depuis longtemps.
*Le colibri, de Sandro Veronesi, magnifiquement bien traduit par Dominique Vittoz. Éditions Grasset. En librairie depuis le 13 janvier 2021. Prix du Livre étranger 2021.